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I DIDN’T PICK UP a suitcase of my own free will to move to the United States of America fifty years ago. My mother, whom I had not known very well despite having spent most of my life with her, decided that. I resented her greatly for quite a long time for forcing me to leave my country on June 27, 1965.
That Sunday afternoon, when I finally opened my eyes, I saw that I was as close to the sun as I had ever been in my life. Bright-white clouds floated above the azure sky like oversize cotton balls. I was gazing through the side window of a very large airplane, thousands of miles above Haiti, the only home I had ever known. My sister, Viola, held my hand, but despite the turns we each took consoling the other, tears soaked our cheeks. She was fourteen years old and I was twelve. I was crying because I didn’t want to be on the plane. I didn’t want to fly away from my home, my family, my country—everything I knew and loved.

Elles sont des enfants de 14, 16 et 17 ans. Leur vie d’adolescentes bascule quand elles sont tombées enceintes mettant ainsi leur éducation, leur avenir et leur vie en danger.
Elle avait 13 ans quand elle est tombée éperdument amoureuse de son petit ami. Elle n’était même pas pubère. Son petit ami de 17 ans, habitait le quartier de Meyotte à Pétion-Ville. Elle a parlé de ses relations amoureuses à sa mère adoptive qui n’a pas voulu l’écouter préférant lui dire de se concentrer sur ses études et lui interdisant de recevoir son petit copain à la maison. Son grand rêve était d’être hôtesse de l’air et de gérer une entreprise. Jusqu’au jour où, à 16 ans, elle est tombée enceinte de son chéri, alors c’est tout le monde de Jessica qui s’est écroulé.

Le problème c’est qu’elle a quatre enfants. Et qu’elle a 18 ans. Quel que soit le pays du monde, cette situation serait une catastrophe. Et Christelle Anilus, qui vit dans un ramassis de draps et tôles dans la promiscuité d’un bidonville rugissant de misère surplombant la rivière Froide au sud de Port-au-Prince, en a pleinement conscience.
"J’aurais pu éviter cette catastrophe si j’avais eu des informations. Je ne savais rien de la sexualité, des bébés, de la vie. A mon âge, j’aurais dû avoir terminé mes études et appris un métier. Maintenant, je suis plus vieille que les vieilles dames. Et j’ai quatre enfants que j’arrive difficilement à nourrir. C’est une vraie catastrophe", avoue-t-elle avec des larmes coulant sur son visage, comme si le dire pourrait l’évacuer.

Deux ans après son retrait du service de la République, Daniel Supplice, témoin et acteur privilégié des 50 dernières années de politique haïtienne, est aujourd’hui un patriote frustré. Il s’est confié sur ses relations avec les pouvoirs de Duvalier à Martelly, sa fascination pour la culture Taïnos, son rejet de la corruption et sa vision pour le pays fracturé.
C’est un beau matin ensoleillé. À Pétion-Ville, les policiers armés de fusils d’assaut et gilets pare-balles quadrillent chaque coin de rue pour faciliter le tonitruant passage du cortège présidentiel. Plus bas, à Bourdon, la circulation est derrière nous, la ville est à nos pieds, et voilà que nous sommes au cœur de la capitale.

A la rencontre de l’architecte de monument historique et ancien ministre du tourisme, Patrick Delatour, autour de son univers composé de la Citadelle Henry dit Laferrière, le Palais de Sans Souci et le Palais National : il manie sa parole et met en avant ses quatre décennies de service public pour défendre le patrimoine d’Haïti.
Les têtes se tournent, les sourires envahissent les visages, les regards se croisent, le silence s’installe comme s’il fallait absolument écouter tout ce qui se disait à la table d’à côté. C’est que l’homme qui a pris la parole est un ténor avec un verbe épicé à la sauce de nombreux chantiers, et les convives du restaurant-terrasse de l’Hôtel Kinam sont de toute évidence emportés par sa passion.

It was January 27th, 2004 and although I had heard media reports that its President, Robert Mugabe, had killed and starved thousands and displaced many more, I still gave him the benefit of the doubt - if only because of Bob Marley.
Mugabe had been my hero... not only for liberating people from the deadly apartheid regime of Ian Smith's Rhodesia that followed long-term English colonialism, but for the genius of having invited the singer Bob Marley to perform at the independence ceremony for the birth of Zimbabwe.

Un jour, un garçon de sept ans a découvert le football, et cela fait près de 90 ans que cet amour fou dure. Ce garçon a aujourd'hui 95 ans et s'appelle Maurice Léonce. Il a été l'extrême gauche le plus rapide d'Haïti quand il jouait au foot, et aujourd'hui avec sa voix ferme, son verbe tranchant, sa mémoire infaillible, son droit d'aînesse et ses valeurs morales, il est connu dans sa ville natale de Jérémie comme le "sucre populaire" si bien que tout le monde l'aime.
Son histoire avec le football a commencé quand il y a été initié à l'école en 1927 par le frère Max Auguste. À 14 ans, il était déjà titulaire de l'équipe La Voldrogue de Jérémie et a marqué le premier but qui a contribué à faire de son équipe le champion de la zone.

La nouvelle de sa mort a couru vite, vite, on aurait dit un éclair, à travers tous les petits sentiers et ruelles en terre battue qui serpentaient le haut et le bas des montagnes parsemées de majestueux pins et d’eucalyptus centenaires. Elle a traversé les longues vallées, les plaines fertiles et les minuscules pâturages, provoquant le bêlement de quelques chèvres. Elle était accompagnée de la rumeur que c’était son épouse qui l’avait tué.
En ce début d’après-midi morne de novembre, sous un voile gris et blanc qui semblait dire que même le ciel était triste, cette rumeur avait envahi ce petit bout de pays allant de la capitale aux provinces, arrivant jusqu’au village Grands-Plateaux où il avait son domaine.

Lieutenant Edouard Guilloux controlled everything on our street. Children stopped playing when they saw him, cars slowed down when his was spotted, his young wife stayed indoors when he was home. When I woke up that morning, our maid was telling Grandmother that a thief had broken into a house up the street. He had stolen a few kitchen utensils and some rags found in the backyard, before he bumped his feet on a bucket making enough noise for someone to yell “vole, bare vole – catch the thief.”
For the Lieutenant, it was personal. After all, a thief had the audacity to rob a house in a street that he controlled, while he slept soundly with his wife and little girl. I lived next door to him and his family. His wife was a ravishing beauty barely over 18. She had a caramel complexion, long dark hair and a majestic walk that brought to mind images of the poet Anacaona, a Tainos tribal chieftain who ruled over the land called Ayiti before Christopher Columbus arrived. Pages 49-51

I was eight years old when my story with 88-year old grandmother GrandAngele began. My older sister Viola and I had moved to her compound on Rue Oswald Durand in January 1961 in Port-au-Prince, after my mother left Haiti to go study in New York. My time in the compound lasted only two and a half years, but even now more than fifty years later, sometimes it only takes a gesture, a sound, a word for me to realize that I have been under her spell since then.
For GrandAngele was a singular and luminous personality who was, first and foremost, a Vaudou Priestess to the service of its benevolent values and principles. And I wonder if through her story, surely meant to illuminate several lifetimes because of its origins and her accomplishments, she is not my talisman. I have the feeling that I am continuing a silent dialogue with her and humbly ask: did she pass me the torch? Page 20